Tags | Généraliste, EBP, éthique |
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Titre original | Evidence-based practice: SLTs under siege or opportunity for growth? The use and nature of research evidence in the profession |
Auteurs | McCurtin Arlene, Roddam Hazel |
Date de publication | 2011 |
Revue | International Journal of Language & Communication Disorders JANUARY–FEBRUARY 2012, VOL. 47, NO. 1, 11–26 |
Lien Source | 10.1111/j.1460-6984.2011.00074.x |
Disclaimer: Toutes les références complémentaires incluses dans les articles sont des références issues de l’article initial que j’ai choisi d’inclure pour les personnes souhaitant aller plus loin dans leur recherche. Il ne s’agit pas d’articles que j’ai personnellement lus. Ces références complémentaires seront placées dans une bibliographie secondaire dans les prochains articles.
Les origines de l’EBP:
Initialement, on considérait la science comme partie intégrante de la pratique orthophonique et était même à la base des décisions cliniques ou de l’efficience ou non d’un traitement (Singh et Ernest 2008), on oppose ainsi la démarche scientifique à la démarche non scientifique qui serait basée sur les croyances, les arguments d’autorité, l’expérience, ou l’intuition (Lum 2002).
Les origines de l’EBP sont basées sur:
La définition de l’EBP:
Je cite la définition de Dollaghan (2007) qui adapte celle de Sackett et al. (2000), vous la retrouverez également dans le Mooc incontournable de l’équipe de Liège (Maillard et al. https://www.fun-mooc.fr/f
La pratique basée sur les preuves est une démarche consciente qui s’appuie sur trois facteurs (ou piliers, c’est comme vous aimez) :
Gardez en tête les articles scientifiques suivent une hiérarchie (du plus haut niveau de preuves au plus bas):
Donc de là vous faite ce que vous voulez, vous pouvez lire vos articles directement, vous abonner à des revues pst, allez voir leur note sur scimago, écoutez des podcasts ou formez vous mais sachez que plus il y a d’intermédiaires entre vous et l’information, plus elle est déformées et diluée… Je vous conseille fortement de rester perplexe et de suivre la démarche de zététique développée ici par le sympatoche Guillaume Duboisdindien https://speakerdeck.com/d
Et là, j’en arrive à parler d’une chose dans laquelle on va toutes se retrouver:
3.Les freins:
Plante (2004) relève que les preuves actuelles n'arrivent pas à couvrir l’ampleur du champ de pratique des orthophonistes héhé. On note également que parfois les études se contredisent et souvent ne donnent pas de “connaissances utilisables” (Justice et al., 2008).
L’idée d’utiliser un protocole “tout prêt” comporte également ses défauts, avec notamment un désengagement de l’orthophoniste et du patient (Nelson et al. 2006). Les études et leurs protocoles correspondent au patient moyen mais la moyenne etant une somme d’individualité, le patient moyen n’existe pas. On note également le frein important du temps et de la disponibilité des articles. La lecture critique des articles scientifiques n’a également que récemment fait son apparition dans la formation initiale des orthophonistes.
Finalement, on se rend compte que l’EBP n’a pas atteint le niveau d’acceptation attendu (Miles et al., 2007) et particulièrement chez les orthophonistes. Une enquête auprès des orthophonistes irlandaises en 2009 a montré que seules entre 5.5% et 17.7% d’entre elles faisaient des recherches pour guider leur pratique et qu’en cas de questionnement clinique 99.6% se tournaient vers leurs pairs (Zipoli et Kennedy, 2005). On relève également l’importance de la formation initiale et de la formation continue, cette dernière comptant à 60% dans le changement de pratique des orthophonistes interrogées.
Les orthophonistes et les pros de santé en général, ont une culture de où l’expertise et l’autorité clinique sont particulièrement respectées (Bennett et al. 2003, McCaughan et al., 2005…), parfois même l’argument d’autorité l’emporte dans la prise de décision (Oswald et Bateman, 2000). Je n'ai pas besoin de vous dire à quel point c’est problématique.
Mais alors on fait quoi? L’étude de Pennington et al. (2005) montre que l'entraînement à la lecture critique et à la recherche d’information des orthophonistes n'entraîne pas de renouvellement de leur pratique à 6 mois LOL.
Pour de nombreuses orthophonistes, l’EBP représente une charge en plus dans leur pratique alors qu’elles sont déjà débordées.
4. Repenser l’EBP:
Loin de dire que l’EBP est une ligne directrice à suivre, il s’agit d’une opportunité dont les orthophonistes doivent se saisir. Même si la recherche en orthophonie n'en est qu’à ses débuts Doctorat en orthophonie, je te regarde, il y a des domaines où la recherche a bien avancé. Dans le désordre: la phonologie (Law et al. 2003, Gillam and Kahmi 2007, Carter and Edwards 2003), la CAA (Nunes 2008, Yoder and Stone 2006), traumas crâniens pédiatriques (Laatsch et al.2007) et l’aphasie (Moss and Nicholas 2007). A nous de piocher dans ces résultats pour adapter notre pratique aux patients, ses symptômes et ses préférences.
Hammersley (2001) propose de changer le terme EBP (evidence based practice) en EIP (evidence oriented practice), en français, une pratique guidée par les preuve ce qui nous permet de réintroduire le pilier expertise clinique dans la triade car il reste à valoriser la capacité des orthophonistes à faire le tri dans les données scientifiques et cliniques et de choisir ce qui lui correspond ainsi qu’au patient.
L’article finit sur ces recommandations et ces points à creuser: