Tags | bilinguisme, TDL, EBP |
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Titre original | Developing Evidence-Based Assessment to Prevent Over- or Underidentification of Disorders for New Language Learners |
Auteurs | Levey Sandra, Cheng Li-Rong Lilly, Almodovara Diana |
Date de publication | 2020 |
Revue | Perspectives of the ASHA Special Interest Groups |
Lien Source | https://doi.org/10.1044/2020_PERSP-19-00115 |
Disclaimer: Toutes les références complémentaires incluses dans les articles sont des références issues de l’article initial que j’ai choisi d’inclure pour les personnes souhaitant aller plus loin dans leur recherche. Il ne s’agit pas d’articles que j’ai personnellement lus. Ces références complémentaires seront placées dans une bibliographie secondaire dans les prochains articles.
Approches et techniques pour l’évaluation des capacités langagières
Cet article vient en suite à cet article:
https://achille-orthophon
Alors, maintenant que nous savons (nous sachons!!) à quel point il est compliqué d’avoir une idée claire concernant le langage des enfants en cours d’apprentissage de la langue, quelles sont les solutions? Rassurez-vous, il y en a. Mais encore une fois, flexibilité, respect du patient et de son entourage et patience!
L’évaluation de l’enfant plurilingue devrait contenir ces quatres éléments:
Donc, dans le détail!
L’entretien avec la famille, l’entourage, etc.
C’est là que je dévie de l’article, foncez sur le site AloA Diversité créé par la talentueuse Pauline van der Straten.
https://www.aloadiversite
Vous y retrouverez une mine d’or de ressources ainsi que des guides pour proposer une approche interculturelle respectueuse. L’entretien sur les valeurs et les activités familiales!
L’objectif de cet entretien sera de cerner l’écosysteme familial, le développement langagier de l’enfant, son niveau actuel et les inquiétudes de la famille. Il permettra également d’identifier les leviers qui seront à votre disposition. Cet entretien, c’est un peu la porte d’entrée dans la prise en charge mais c’est là que l’alliance va se jouer. Il en ressortira des aspirations et des objectifs, acceptez qu’ils ne coïncident pas forcément aux vôtres et ne vous laissez pas influencer par vos propres biais culturels. Gardez en tête que vous êtes en situation ascendante en tant que soignant et que la famille peut être réticente à partager des informations.
Il existe des questionnaires à votre disposition, des guides d’entretien qui peuvent servir de base (Fabiano-Smith & Goldstein, 2011; Roseberry-McKibbin, 2014).
Les échantillons langagiers
La récupération d‘échantillons langagiers de l’enfant dans différentes situations (jeu, école, maison…) peut également être un bon outil (Crowley, 2013). Évidemment, si l’orthophoniste ne parle pas la langue maternelle, elle peut demander l’aide de la famille afin de les étudier. On s’intéressera évidemment aux erreurs mais également à la variété du vocabulaire, des structures syntaxiques mais également au contenu et au style de discours (descriptif, narratif…) Au cabinet, on peut proposer des livres sans images, du jeu libre, des images de saynètes…
Les subtests et évaluation informelle
Il n’y a pas de bilan de langage, à ce jour, normé pour les enfants bilingues donc de toute façon, il ne servira à rien de coter votre bilan. Vous pouvez cependant proposer des items et noter les réponses afin d’avoir une appréciation qualitative (Roseberry-McKibbin, 2014).
En tout cas, au bout d’une année scolaire dans la nouvelle langue avec un taux d’exposition d’environ 30%, on peut obtenir un testing à peu près pas trop pourri (Gillam et al., 2013).
La méthode du fast mapping (cékoissa?) consiste à tester les capacités d’apprentissage des nouveaux mots de l’enfant. On présente trois objets inconnus, on les met dans une boîte en disant leur nom et on demande à l’enfant “donne moi X”. En gros, on observe encore une fois, les capacités d’apprentissage et de mise en lien de l’enfant. Cette tâche est plus difficile pour les enfants avec un TDL sans corrélation avec le bilinguisme ou plurilinguisme (Burton-
Watkins, 2007; Hwa-Froelich & Matsuo, 2005).
La répétition de non mot est l’une des épreuves les plus intéressantes pour les enfants bilingues. Les enfants bilingues sans TDL n’ont pas plus de difficultés que les autres dans cet exercice. C’est un bon indicateur des difficultés de traitement langagier (Marshall, 2012 ; Thordardottir & Brandeker, 2013) avec cependant une influence du niveau de vocabulaire et du taux d’exposition à la langue 2 (Sorenson Duncan & Paradis, 2015).
L’évaluation dynamique
Il y a deux façons de faire une évaluation dynamique. La méthode test-apprentissage de stratégies-retest permet de voir les capacités d’apprentissage de l’enfant mais également l’effort nécessaire à ces apprentissages. Cette méthode constitue un bon indicateur pour identifier les enfants avec un trouble du langage même en cours d’apprentissage de la langue (Gress et Hill, 2018). Dans l’étude de Pena et all. de 2001, il note que les enfants bilingues espagnols avaient de bonnes capacités d’apprentissage avec cette méthode et transféraient même les acquisitions dans la deuxième langue. Kapantzoglou et al. (2012) constate que les capacités d’apprentissage de nouveaux mots sont moins bonnes chez les enfants TDL bilingues. Les constatations ont été les mêmes pour des études concernant l’apprentissage de la narration (Pena et al., 2014) et de la morphologie (Wolter et Pike, 2015). En gros, si on sent que ça veut pas, c’est qu’en général, il y a un problème.
Conclusion
Cette synthèse, dans ses deux parties a présenté une partie des différences entre les langues qui doivent être prises en compte lors de l'évaluation de l’enfant plurilingue. Nous avons vu un échantillon des variations qui peuvent être observées dans tous les domaines de la langue sans être pathologiques. Il convient donc d’être prudentes quant à nos évaluations!
Le diagnostic des troubles du langage chez l’enfant bilingue est cependant possible, comme nous l’avons vu dans la seconde partie de cet article avec des critères sensibles aux TDL et insensibles au plurilinguisme. Le plus dur sera de nous débarrasser de nos biais et de mener des entretiens ouverts avec les familles afin de créer une alliance forte. Il faudra aussi accepter que le diagnostic de TDL ne sera pas posé dès le premier bilan mais au terme d’une évaluation dynamique.
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