Tags | Généraliste, EBP, éthique, pseudosciences |
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Titre original | Science and Pseudoscience in Communication Disorders: Criteria and Applications |
Auteurs | Finn Patrick, Bothe Anne, Bramlett Robin |
Date de publication | 2005 |
Revue | American Journal of Speech-Language Pathology |
Lien Source | 1058-0360/05/1403-0172 |
Disclaimer: Toutes les références complémentaires incluses dans les articles sont des références issues de l’article initial que j’ai choisi d’inclure pour les personnes souhaitant aller plus loin dans leur recherche. Il ne s’agit pas d’articles que j’ai personnellement lus. Ces références complémentaires seront placées dans une bibliographie secondaire dans les prochains articles.
Introduction
Les articles précédents nous ont prouvé que la méthode scientifique dans son entièreté n’est pas applicable à la pratique clinique. Cependant, notre pratique repose sur deux critères principaux:
Premièrement, la garantie que nos conclusions sont guidées et étayées par des preuves scientifiques.
Secondairement, notre pratique et actions de rééducation ont été évaluées de façon empirique.
En d’autres termes, ce que nous dit Finn, c’est que les données de la recherche et les modèles théoriques reconnus doivent être la base principale de nos décisions et ensuite en partant de ces modèles théoriques, une mise en application par des pratiques cliniques ayant également été testées à moindre échelle (peu d’études sur les pratiques de rééducation en orthophonie et de plus “une moyenne des caractéristique n’est pas une caractéristique moyenne”). En gros, il redéfinit l’EBP dans ses propres termes.
Le fait que l’on porte aux nues les études scientifiques et donc le pilier “preuves externes provenant de la recherche” provoque un écueil évident: un vernis même fin de “scientisme” peut nous donner confiance et crédibilité en des méthodes ou postulats qui n’en relèvent pas (Shermer, 1997). C’est ainsi qu’on définit donc une pseudoscience:
Une discipline prétendue ou fallacieuse; une collection de croyances juxtaposées considérées à tort comme basées sur des faits scientifiques.Simpson et Weiner (1989)
L’intérêt d’aborder le thème des pseudosciences est, encore une fois, d’instaurer chez nos collègues une posture de scepticisme quand ils sont confrontés à des prétentions qui ont l’air trop séduisantes pour être vraies (Herbert, 2003). Ensuite, la différence entre scientifique et pseudo scientifique repose sur plus que des postulats basés sur des preuves scientifiques ou non (cf. McNally, 2003) mais sur un panel de critères qui seront développés par la suite.
Les différences entre les affirmations scientifiques et pseudo-scientifiques ne sont pas toujours évidentes (et pour cause: il est de l'intérêt des affirmations pseudo scientifiques de maintenir des lignes brouillées). En fait, la distinction entre science et pseudoscience est plus une question de degré que de nature (Lilienfeld, 1998). Voici donc les 10 critères d’identification de pseudosciences selon Lilienfeld et al. (2003) adaptés à l'orthophonie par P. Finn.
N’y voyez pas une checklist à cocher mais plutôt des signaux à garder à l’esprit et qui doivent vous alerter lorsque vous les rencontrez.
1. Intestable; “Trust me, bro”
Le premier signe, et peut-être le plus convaincant, d'une allégation pseudo-scientifique est que les avantages supposés du traitement ne peuvent être testés ou réfutés. Les allégations scientifiques, y compris les allégations relatives aux bénéfices d'un traitement, doivent pouvoir être testées par observation directe. Rappelez vous également que la charge de la preuve repose sur celui qui fait l’affirmation et qu’à prétention exceptionnelle, preuves exceptionnelles
Une affirmation qui est non testable ou irréfutable est, factuellement, isolée du monde réel.Ruscio(2002)
Si aucun test ne peut être réalisé, la crédibilité de l’efficacité du traitement repose uniquement sur les affirmations de son concepteur ou, dans certains cas, sur sa cohérence logique avec une théorie ou point de vue sur le trouble. Ni l'un ni l'autre ne sont suffisants.
Les approches pseudo-scientifiques sont difficiles à évaluer car elles sont souvent vagues et tautologiques dans leur description, rendant difficile à envisager un test empirique les mettant à l’épreuve (Bunge, 1991).
Petite nuance à apporter mais qui a son importance, même si les méthodes pseudo-scientifiques sont testables, testées et parfois réfutées, leurs promoteurs auront tendance à ignorer ces résultat et ne pas retirer cette méthode (on pourra chercher les raison de cet aveuglement dans l’un des nombreux biais ou sophismes existants mais là n’est pas le sujet). Une autre réaction est la réaction et l’argumentation ad hoc ou Panglossienne (encore appelée argument du canard en plastique).
Par exemple, l’argument souvent utilisé est “une méthode ne peut pas marcher pour tout le monde” et dès lors ce n’est pas la méthode qui est remise en question mais la personne. D'où le fameux “le patient a-t-il suivi correctement le traitement?”.
2. Figé; “Nous tenons de nos ancêtres, cette méthode ancestrale et immuable.”
L’essence même de la science est qu’elle est en constant changement et remise en question. Ne vous laissez pas berner par les appels à l’ancienneté ou à la tradition.
L’objectif de la démarche scientifique n’est pas de savoir si quelque chose est correct (sinon on ne fait que chercher confirmation) mais de se rapprocher le plus possible de ce qui est vrai même si cela contredit notre postulat de base.
Dans cette démarche, la remise en question, les contre-arguments sont bienvenus ce qui est rarement le cas dans le domaine des pseudo-sciences. Nous parlons ici du mécanisme d’auto-correction de la science déjà développé dans les articles précédents.
Les affirmations fondées sur des approches pseudo-scientifiques sont rarement soumises à des tests empiriques et, par conséquent, les erreurs éventuelles sont rarement corrigées. Ces traitements qui peuvent être décrits comme des approches « basées sur l'affirmation » sont souvent plus fondés sur la nature charismatique de leurs concepteurs et de leurs promoteurs que sur les preuves de leur efficacité et sur une conviction et une confiance fermes dans les croyances qui forment la base de l'approche (Onslow, 2003).
Si ces traitements ne sont jamais soumis à un test empirique adéquat, il est peu probable qu'ils soient efficaces. Par conséquent, les composantes d'un traitement resteront à peu près les mêmes qu'à l'origine et ses concepts de base inchangés par rapport à leur version initiale.
3. Vous reprendrez bien un petit biais de confirmation!
Il peut y avoir des preuves allant dans le sens des affirmations des pseudo-sciences mais gardez en tête qu’il n’est pas la même chose de déterminer si quelque chose marche et chercher à confirmer que quelque chose marche (Nickerson, 1998).
Si je vais sur Google et que je tape “preuves que la Terre est plate” j’aurai des tas de réponses confirmant mon postulat qui me serviront à donner une formation sur l’impact de la platitude de la Terre sur les réflexes reptiliens du cerveau archaïque.
Il a été déterminé que les individus ont beaucoup de mal à revoir leur jugement et que la remise en question des croyances peut avoir un effet dévastateur ou encore renforcer les gens dans leur croyance initiale (voir l’effet retour de flamme, Nyhan et Reifler). On note donc que les preuves contradictoires peuvent être minimisées, mises de côté ou réfutées par des argumentation ad hoc.
La confusion entre corrélation et causalité sera aussi fréquente dans ces cas, voyez le nombre d’études sur l’ingrédient actif du chocolat qui rendrait les gens plus intelligents (au vu du nombre de prix Nobel suisses, car c’est le chocolat la raison!).
Les scientifiques sont conscients de ces biais humains et en tiennent compte dans leur raisonnement et comme disait Poppers (1959) “La seule façon de démontrer la véracité d'une affirmation n'est pas de recueillir des informations la confirmant, mais d'éliminer la possibilité qu'elle soit fausse”.
Les prétentions des techniques dites pseudo-scientifiques sont souvent uniquement basées sur des résultats positifs, les autres étant écartés alors que dans la vraie vie, les échecs existent même pour des traitements efficaces.
Ce qui nous amène aux preuves anecdotiques:
4. Les preuves anecdotiques ou quand ça a marché pour ta voisine ou le filleul du neveu de ta collègue
En présence de preuves corroborant un postulat, on doit en premier lieu se pencher sur la qualité de la preuve. Par exemple, les études de cas (à ne pas confondre avec les SCEDs où les paramètres sont contrôlés) ont leur importance pour faire avancer la recherche clinique mais constituent un niveau bas de preuve quand présentées de façon isolée.
L'intérêt des études de cas est de procurer de nouvelles idées de traitements et d'hypothèses pouvant servir de base pour de nouvelles techniques. Une étude de cas bien menée, illustrée voire romancée laisse une trace concrète et une impression durable sur le lecteur.
Les pseudo-sciences ont la caractéristique de se baser souvent presque uniquement sur des études de cas uniques ou des expériences personnelles (Hines, 2003; Stanovich, 2001).
Ce storytelling peut être convainquant, surtout venant de personnes ayant l’air sincères dans leur volonté d’aider les patients. Mais comme nous en avons parlé plus haut, les personnes convaincues ont souvent des œillères face aux arguments contraires et ont pu construire un raisonnement erroné à partir de leur propre expérience (Ruscio, 2002).
Finalement, les témoignages ne sont pas des preuves, ils sont bien trop faciles à générer et sont soumis à tellement de biais que je ne pourrais pas les lister sans risquer de vous endormir. Il est nécessaire de recueillir l’expérience du patient en cas de traitement, nous le faisons tous mais nous ne considérons pas pour autant que l’expérience positive d’un patient est la preuve ultime que notre protocole fonctionne.
5. Les preuves inadéquates; regardez il ne boite plus depuis qu’il fait de l’orthophonie!
Nous l’avons déjà dit, “à prétentions exceptionnelles, preuves exceptionnelles”!
Plus les prétentions vous paraissent séduisantes, radicales, “trop beau pour être vrai”, plus les preuves devront être rigoureuses et il est attendu des scientifiques qu’ils fournissent des preuves de l’efficacité de leur méthode.
Il est généralement recommandé que les démonstrations scientifiques de l'efficacité des traitements suivent un modèle de recherche sur les résultats en plusieurs phases, dans lequel chaque phase aborde des questions différentes basées sur des critères différents. (Robey & Schultz, 1998). À chaque étape, les scientifiques sont censés rendre compte publiquement de leurs résultats dans des revues à comité de lecture et lors de conférences ou de colloques scientifiques (National Academy of Sciences, 1995).
Comme dit, les pseudo-sciences proposent des preuves insuffisantes pour leurs prétentions souvent grandioses (Hines, 2003; Lilienfeld et al.,2003; Sagan, 1995; Shermer, 1997) et renversent souvent la charge de la preuve: “prouvez que cela ne marche pas!” et "prouvez-moi qu’il n’y a pas une théière céleste qui est en orbite autour de la terre. "
https://fr.wikipedia.org/
L’argument d’autorité est un outil souvent utilisé dans les postulats pseudoscientique, il est demandé aux sceptiques de croire sur parole, des expériences personnelles sont invoquées notamment un vécu personnel de la pathologie. L’implication étant qu’un vécu personnel donne une expertise sur un sujet et d’autant plus si la personne a surmonté sa pathologie.
J’avoue que personnellement, j’ai aussi moins envie de confronter une personne qui dit avoir guéri son cancer avec des piqûres d’abeille, personne n’a envie d’argumenter avec un ancien cancéreux sur ce qu’il pense lui avoir sauvé la vie!
6. Éviter l’examen des pairs; “De toute façon vous pouvez pas comprendre!”
Pour en finir concernant les preuves, revenons sur le principe de peer-review ou d’examen par les pairs. Le jugement critique par les pairs fait partie du processus scientifique et est même recherché, le plus souvent dans les revues à comités de lecture (Kazdin, 1998).
Je ne vous explique pas le processus mais le design de celui-ci est fait pour éviter tout biais de la part de l’auteur ou du relecteur. Alors ça, c’est dans l’esprit, mais dans les faits, cette méthode a des défauts avec notamment des relecteurs ayant des avis différents sur ce que sont les qualités scientifiques d’une étude. Toujours est-il qu’on a pas encore trouvé mieux.
Même si cela ne paraît pas toujours évident, tous les journaux scientifiques ne se valent pas, ils peuvent aller de la revue rigoureuse et prestigieuse au journal qu’on met directement dans la pile à recycler. Jetez un coup d'œil à la note du journal sur le site Scimago, si vous avez un doute.
Même avec ses défauts, la littérature scientifique reste un processus respecté, incontournable et d’une immense importance dans la recherche scientifique.
Les méthodes pseudo-scientifiques ont une fâcheuse tendance à éviter ce processus et présenter directement leur méthode au grand public (ou alors en disant qu’une étude est en cours…) en utilisant la persuasion auprès des professionnels et du public plutôt que des preuves d’efficacité (Herbert et al., 2000). Wilson (2003) met en avant l’importance des médias dans ce processus qui ont précipité le développement de nombreuses méthodes pseudo-scientifiques (Réseaux sociaux, je vous regarde).
Cette mise en avant est utilisée pour précipiter l’acceptation par le public tout en donnant l’illusion d‘efficacité souvent par un matraquage incessant. Les médias élaborent généralement des histoires qui mettent l'accent sur un contenu concret, personnel et chargé émotionnellement, qui est souvent plus facile à accepter et à croire parce qu'il est plus facile de s'y identifier (Heaton & Wilson 1995). Dans ce contexte, le contenu est rarement challengé ou remis en question par des personnes expertes et de ce fait, la compréhension du public des processus de construction des prétentions pseudo-scientifiques n’évolue que très peu.
7. La déconnexion “Tu aurais juste sorti ça de ton chapeau?”
Les scientifiques utilisent souvent des paradigmes ou des modèles théoriques pour les guider dans la compréhension, l'explication et l'étude des troubles et leur traitement. Ces paradigmes sont exprimés en termes de thèmes, de théories, de systèmes de croyance et de méthodes établies. Les paradigmes servent l'objectif scientifique de définir ce qui est accepté comme acquis à tout moment du développement continu d'un système de connaissances complet.
Susan Haack a écrit un excellent article nommé “Le bras long du sens commun en guise de méthode scientifique” elle y décrit élégamment la Science comme une grille de mots croisés avec certains mots écrits (au stylo ou au crayon). Les scientifiques doivent respecter les mots déjà écrits pour remplir leur partie de la grille. Les pseudoscientifiques auront tendance à tout effacer, voire à créer leur propre grille.
Si, dans le domaine de la recherche, des croyances sont remises en question, parfois de manière révolutionnaire, cela ne se fait qu’à partir d’une accumulation de preuves et un consensus établi. Cela ne veut pas dire que dans cette accumulation, il n’y a pas de remise en question et de preuves contradictoires, celles-ci sont soigneusement considérées également. Mais les nouvelles découvertes restent ancrées dans un paradigme de ce qui est accepté comme vrai ou, en d’autres termes, les mots écrits au stylo dans la grille.
En revanche, les affirmations pseudo-scientifiques sont souvent présentées comme des paradigmes uniques et autonomes, avec peu ou pas de lien avec les principes et procédures scientifiques établis et peu de preuves de leur validité (Sagan, 1995).
Ironiquement, cela peut donner l'impression aux observateurs naïfs, que les paradigmes pseudo-scientifiques offrent des perspectives nouvelles, excitantes, voire révolutionnaires.
Cet effet de nouveauté peut à son tour rendre l'affirmation pseudo-scientifique plus convaincante plus convaincante que le point de vue scientifique supposé rigide, passéiste ́ et parfois incertain (Stanovich, 2001).
8. Le vocable pseudo scientifique: “Une crème quantique qui régénère au niveau cellulaire”
Les termes et concepts scientifiques font partie d'un langage précisément défini que les scientifiques utilisent pour communiquer entre eux. Nombre de ces termes et concepts sont
sont opérationnalisés de telle sorte qu'ils sont liés à des événements observables et mesurables.
Les termes et concepts pseudo-scientifiques peuvent sembler ésotériques et obscurs paraissant, par ce seul critère, scientifiques, alors qu'ils ne le sont pas (Van Rillaer, 1991). Certains termes peuvent même ressembler à ceux utilisés dans une discipline scientifique.
La principale différence est que les termes pseudo scientifiques n'ont pas d'opérationnalisation cohérente et ne peuvent être observés ou mesurés. Au lieu de cela, comme le suggère Ruscio (2002), les termes pseudo-scientifiques sont souvent conçus pour échapper à un examen minutieux, voire pour dissimuler leur absence de sens.
9. Des résultats grandioses!
Les scientifiques sont précis qu’ils utilisent mais également sur les conditions et les limites sous lesquelles un traitement est étudié afin de pouvoir manipuler les facteurs et les paramètres de ces études. Ces limites définissent les frontières de ce qui est et n’est pas scientifiquement prédictible.
Les cliniciens chercheurs, par exemple, ne peuvent pas prédire avec exactitude et précision qui bénéficiera d'un traitement et qui n'en bénéficiera pas, car de telles prédictions nécessitent une connaissance précise de toutes les variables susceptibles d'influencer chaque individu à un moment donné. Au lieu de cela, les prédictions scientifiques sont basées sur des groupes, des vraisemblances ou des probabilités, l'incertitude étant toujours reconnue.
Les pseudosciences, en revanche, ont une fâcheuse tendance à surestimer le champ de leur compréhension ou de leurs prédictions sur les bénéfices de leur traitement (Lilienfeld et al., 2003b). Sur bien des aspects, la pseudoscience n’est pas limitée par la réalité (et opère sur un plan astral) parce que son succès repose sur des prétentions extravagantes et joue sur les inquiétudes ou les espoirs des patients (Ruscio, 2002).
“Problème résolu”, “Amélioration du bien-être”, “Des résultats en quelques minutes” et “traitement miraculeux” sont autant de termes que nous pouvons entendre ainsi qu’un effet Barnum sur les effets mais aussi sur les pathologies traitées. Sur le principe du tir à petit plombs, plus je lance des prétentions, plus j’ai de chance qu’au moins une finisse par être vraie.
10. Holistique: “On apaise les tensions globales”
Un autre facette des TOCs des scientifiques est qu’ils cherchent avec précision les raison pour lesquelles un traitement fonctionne et cela peut poser problème. Pourquoi? Le patient a alors l’impression qu’on ne s'intéresse qu’à une toute petite partie de ses difficultés qui ont pourtant un retentissement plus large. Parfois, on peut même avoir l’impression que le chercheur s’éloigne de plus en plus du problème initial “Pourquoi s'intéresser à la phonologie? L’enfant a du mal à lire!”.
Les pseudosciences peuvent, quant à elles, vous avoir des prétentions plus larges et envisager la personne et son bien-être dans son ensemble (volontairement imprécis? c’est vous qui le dites!) mais donnant l’impression au patient que son bien-être global est envisagé mais aussi que la plainte ne peut être comprise que dans un champ plus global (Lilienfeld et al., 2003b; Ruscio, 2002).
A première vue, cette approche est séduisante mais le problème et que cette façon de faire amène à des approches de plus en plus vagues.
Cela est particulièrement vrai si les relations et interactions complexes auxquelles une approche holistique fait allusion ne peuvent pas être spécifiées en détail. Si elles ne peuvent l'être, alors l'affirmation d'une approche holistique devient vide de sens (Gilovich, 1991 ; Ruscio, 2002). Par exemple, promettre une meilleure réussite dans la vie, une amélioration du bien-être…
Les troubles de la communication, par exemple, reposent sur des interrelations entre les systèmes biologiques, comportementaux et sociaux. Cette complexité permet souvent aux pseudo-scientifiques de décrire des traitements qui semblent plausibles parce qu'ils semblent s'adresser à l'ensemble du système, alors que les relations de cause à effet réelles sont beaucoup trop générales ou floues pour être scientifiquement significatives ou testables.
En résumé!!
Pris ensemble, les critères précédents fournissent un moyen d'évaluer si une allégation d'efficacité de traitement semble partager plus de caractéristiques d'une allégation scientifique ou plus de caractéristiques d'une allégation pseudo-scientifique.
Pour donner une visualisation extrême: une allégation de traitement pseudo-scientifique pourrait être présentée au grand public par le biais des médias, sans aucune recherche publiée et uniquement par des personnes qui racontent des histoires émouvantes sur la façon dont elles ont été aidées par ce traitement entièrement nouveau et révolutionnaire.
Une allégation de traitement plus scientifique pourrait résulter de l'examen, par un tiers non impliqué, des résultats de nombreuses années d'études de traitement publiées à grande échelle et conçues selon les principes de la falsifiabilité et de l'autocorrection.
Evidemment, la réalité est rarement aussi tranchée, mais la série de questions fournie ci-dessus peut aider les consommateurs informés à structurer leur réflexion et leur prise de décision.