| Tags | généraliste |
|---|---|
| Titre original | Transforming Speech-Language Pathology with AI: Opportunities, Challenges, and Ethical Guidelines. |
| Auteurs | Georgiou, G. P. |
| Date de publication | 2025 |
| Revue | Healthcare |
| Lien Source | https://doi.org/10.3390/healthcare13192460 |
Les applications potentielles de l’IA en orthophonie
(je parle pas des Prompts à deux balles qu’on vends en webinaires Insta et des “reformule mon CRBO”)Pour les TSA des modèles langagiers appliqués aux transcriptions de parole peuvent distinguer enfants TSA des développement typique dans 75% des cas,avec des caractéristiques comme la longueur moyenne des phrases et le type de mots utilisés comme principaux indicateurs.
MAIS tout ceci nécessite des données de qualité et une interprétation clinique prudente (TRES prudente!!)
Mais la parole altérée (dyspraxie verbale, aphasie, TdSP toussa) reste difficile à reconnaître, car les données d’entraînement concernent surtout la parole typique. Une perspective serait d’entrainer les modèles à la parole conversationnelle des personnes avec troubles du langage.
Dans la maladie de Parkinson, par exemple, l’analyse acoustique offre des mesures standardisées et reproductibles pour le diagnostic et le suivi longitudinal.
Mais, vous allez dire que je radote: cela nécessite une interprétation clinique prudente.
Mais leur efficacité dépend de l’intégration dans la vie réelle et du respect du contrôle par l’utilisateur et surtout il y a un risque réel de sur-automatisation ou prédictions erronées.
En résumé, l’IA ouvre des perspectives dans les troubles du langage et l’orthophonie. Elle permettrait un dépistage potentiellement plus précoce et un meilleur accès aux soins, grâce à des outils automatisés ou des applications de rééducation pour les zones sous dotées par exemple. Elle soutient également la téléorthophonie et la prise en charge à distance, en fournissant des retours automatisés et des datas potentiellement plus fiables, ce qui facilite l’intensification et la personnalisation des interventions.
L’IA pourrait contribuer aussi à nourrir la recherche en données qui permettrait peut être à identifier des biomarqueurs et sous-groupes, enrichissant ainsi la classification et la compréhension des troubles (bien qu'il ne s’agisse ici encore que de spéculations d’application). Pour finir, elle offre aux orthophonistes une réduction de la charge administrative, avec la transcription automatique, la synthèse des évolutions et la gestion de tâches administratives, permettant de se concentrer sur la prise en charge des patients.
Qui dit progrès dit freins…
Limites et défis de l’implémentation:
Les outils d’IA développés en recherche sont souvent peu utilisés en clinique à cause d’interfaces mal conçues, d’une intégration limitée aux dossiers patients et de processus rigides, malgré de bonnes performances techniques.
Les orthophonistes manquent souvent de formation sur l’IA, l’éthique des données et l’apprentissage automatique. Sans cette compétence, il existe un risque de mauvaise utilisation ou d’interprétation incorrecte des outils, compromettant la validité des évaluations et la qualité des soins. L’enseignement initial et continu doit intégrer ces notions pour permettre une utilisation critique et responsable. Je vois de plus en plus d’orthophonistes nourrir des IA généralistes…
Les données vocales et linguistiques sont extrêmement sensibles et peuvent contenir des informations personnelles. L’IA amplifie les risques de violation d’anonymat ou de mésusage des données. Il est essentiel de mettre en place des mesures strictes de protection des données, des protocoles de gouvernance et de garantir le consentement éclairé, notamment pour les mineurs et personnes en situation de handicap.
Au final, si les IA pourraient révolutionner l’orthophonie en améliorant le dépistage, la personnalisation du suivi et la vie des orthophonistes, leur adoption reste conditionnée à des données fiables, une interprétation clinique très prudente et des garde-fous éthiques et légaux robustes.Imaginez, un logiciel qui enregistre les échantillons langagiers de vos patients, les transcrit, calcule la longueur moyenne d’énoncés et tout cela sans erreurs… Le rêve! Mais les innovations ne se font pas sans casser des œufs.
A l’heure actuelle, l’impact écologique, le non-respect de la confidentialité, les biais intrinsèques doivent rester dans nos esprits.
Je rajouterai également que l’orthophonie et le soin en général n’étant pas les domaines les plus lucratifs, il ne faut pas s'attendre à ce que ce soient les domaines les plus investis dans la recherche et l'innovation des IA.
Si le sujet des IA vous intéresse, lisez cet article sur l’impact environnemental des serveurs d’une grande entreprise d’IA dans un quartier à majorité afro‑américaine:
https://www.politico.com/
